L’engagement féministe pour les marques, une prise de conscience ? ou un coup marketing ?

En ce 8 mars 2022, qui a pu échapper aux communications sur la “journée de la femme” appellation vulgairement déformée de la “journée internationale des droits des femmes” ? Les organisations sont de plus en plus nombreuses à mettre en avant un discours féministe. Difficile de faire la distinction entre une mise en scène marketing tendance ou une véritable prise de position… 


Véritable engagement ou une opportunité marketing ? 

Cette prise conscience, arrivée depuis quelques années, en plein essor, est à se demander si il y a une vraie prise de conscience ou si c’est simplement un argument de vente. Dans les (nombreux) cas où il n’y a pas de réel changement des pratiques en interne, on appelle ça alors du "pinkwashing", “woman washing” ou encore du “féminisme washing”. Un concept inspiré du “greenwashing”, en l'occurrence en lien avec l’écologie, c'est-à-dire, l’annonce d’engagement d’une entreprise pour une cause sans que ce soit appliqué dans les faits. 

 


Nous retrouvons beaucoup cette hypocrisie dans le milieu de la mode. Nombreuses sont les marques qui surfent sur la tendance en imprimant des slogan pseudo-féministe sur des t-shirt fabriqués à l’autre bout du monde dans des condition sociales déplorables. Ou bien des entreprises qui ont toujours, à post égal, une moyenne de 9,9% d’écart salariale entre les femmes et les hommes. 
Mais les autres domaines ne dérogent pas à la règle, c’est un problème profondément sociétal. Que ce soit pour n’importe quelle produit, la majorité des travailleurs dans les pays en développement sont des femmes et se sont les personnes les plus vulnérables de la chaîne de production d’un produit. 

 

Il y a t-il des engagements sincères ? 

Bien entendu, et heureusement, pour certaines structures les paroles respectent les actes réalisés en pratique en faveur de l’égalité et du respect des droits des femmes. Dû à un manque certain de transparence, c’est au consommateur.trice de mener son enquête ou s'intéresser à presse qui traite ces sujets, pour déceler le vrai du faux, et ne pas se laisser tromper par une communication de façade. 

Le féminisme au cœur du projet Orika


Chez Orika, le projet est né avec l’idée simple : agir pour soutenir les femmes des coopératives d’huile d'argan dont leur activité est mise en péril. Le droit de ces femmes est au cœur de nos priorités, et notre économie est construite pour répondre, au mieux à leurs problématiques. Lorsque Salim a rencontré les femmes de notre coopérative, en 2019, il a longuement discuté avec elles, et ensemble ils ont relevé plusieurs problématiques. Premièrement le manque de reconnaissance et d'épanouissement au travail. Ensuite, sur le plan social, un fort taux de chômage et de décrochage scolaire chez les jeunes et ces derniers ont tendance à migrer vers les grandes villes. Et enfin une urgence climatique, avec la perte de densité des arganiers, arbre qui permet la production si précieuse pour la région : l’huile d’argan ! 
Nous avons donc établie directement avec ses femmes et la coopérative, une convention pluriannuelle autour d’un programmes d’accompagnement qui a pour objectif  de : 
  • De garantir aux femmes une rémunération juste et un accès à des formations
  • D’éviter le décrochage scolaire de leurs enfants et d’obtenir du matériel via une prime annuelle à la scolarisation
  • De favoriser la création d’emploi pour les jeunes du village
  • De sensibiliser la population locale aux enjeux écologiques en partenariat avec des ONG locales.

Une petite référence à nos engagements féministe est faite dans notre identité visuelle ! Le logo Orika représente le portrait de la reine et guerrière Diyha. Elle est une figure de réussite et un symbole feministe. Elle est reconnue pour ses qualités de cheffe militaire, elle est l’une des rares femmes à avoir eu autant de pouvoir politique au Maghreb. Un joli symbole d’autonomie et d’émancipation pour les femmes de notre coopérative. Pour plus d'informations sur l’histoire d’Orika, cliquez juste ici


Et ne serait-ce pas du marketing chez Orika aussi finalement ?


Et bien non, tout ce que nous énonçons ici est encadré par un accord juridique, lié à notre statut d’entreprise d’économie sociale et solidaire, reconnue d’utilité sociale.
Cette “journée internationale des droits des femmes”, ayant comme objectif de célébrer les avancées des droits des femmes, a encore du chemin pour être célébrée à sa juste valeur. Comme en témoignent les pratiques de “féminisme washing” encore trop présentes, la situation des femmes dans le monde demeure un véritable challenge, mais notre optimisme nous pousse à dire que nous sommes sur la bonne voie. Nous espérons que chaque petite initiative, telle que la nôtre (parmi tant d’autres!), fera évoluer définitivement les pratiques. L’objectif est de porter les voix de celles que l’on entend pas. Veiller à ce que les conditions de travail dignes deviennent une normalité ! 

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